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Cinq étapes pour s’ouvrir à ses amis lorsqu’on lutte contre le cancer

Getty Images / Wavebreakmedia

Il peut être tentant de se replier sur soi lorsque la tristesse nous accable après un diagnostic de cancer. On peut se sentir particulièrement sensible et vulnérable, et l’idée de partager ces émotions peut être intimidante.

On peut avoir tendance à minimiser la douleur qu’on ressent de même que la gravité du diagnostic et du traitement, et prétendre que tout va bien plutôt que s’ouvrir aux autres.

Mais combien de temps peut-on faire semblant? Que se passe-t-il lorsque le traitement prend fin et qu’on s’écroule un an plus tard?

Si on a gardé ses amis à distance pendant tout ce temps, on peut alors réaliser qu’on n’a plus personne vers qui se tourner. Les gens ont parfois de la difficulté à comprendre le rétablissement et l’état de dépression qui peut faire suite au cancer.

Au début, il peut sembler plus facile de protéger la famille et les amis de la tristesse qui nous habite. Une telle attitude peut toutefois avoir pour effet d’accentuer l’isolement et la tristesse qu’on ressent au bout du compte. C’est l’une des leçons que j’ai apprises en luttant contre le cancer et la dépression.

Il peut être terrorisant de se laisser approcher lorsqu’on a les émotions à fleur de peau. En ce qui me concerne, je trouve plus facile de procéder par étapes.

Voici quelques conseils pour protéger votre cœur et apprendre à vos amis comment vous soutenir pendant la période difficile que représente le traitement, ainsi qu’en cas d’éventuelle dépression.

Tâtez le terrain

Vous vous sentirez peut-être plus à l’aise en confiant vos sentiments petit à petit. Commencez par vous ouvrir sur quelques aspects négatifs de votre maladie ou de vos sentiments. Voyez-y l’occasion d’observer la réaction de chaque personne à ce que vous exprimez.

Lorsque j’ai commencé à me confier sur les difficultés que je vivais à cause du cancer, je décrivais d’abord certains effets physiques. J’ai remarqué que les gens avaient plus de facilité à s’identifier à cet aspect.

Je faisais également usage de métaphores pour expliquer les conséquences à long terme du cancer sur ma vie et ma santé mentale. Par exemple, j’aime bien présenter le cancer comme un passager qui voyage avec nous en voiture. Pendant le traitement, le cancer occupe le siège passager à l’avant de la voiture : il contrôle la situation et guide toutes nos décisions.

Une fois le traitement terminé, le cancer prend place sur le siège arrière, et peut même se retrouver dans le coffre de la voiture avec le temps. Cependant, si on frappe un obstacle ou qu’on freine brusquement, le cancer peut revenir sur le siège avant et reprendre le contrôle de la situation.

Adopter cette approche auprès de mes amis et des membres de ma famille les moins ouverts sur le plan émotionnel m’a permis de tâter le terrain sans me sentir trop vulnérable.

J’ai constaté que certaines personnes peuvent nous surprendre en se montrant capables de supporter les aspects les plus pénibles de l’expérience qu’on vit et de nous appuyer.

N’oubliez pas : une bonne forme de soutien proviendra d’une personne qui voudra être près de vous même lorsque vous êtes démoralisé. Cette personne n’exercera aucune pression pour changer ce que vous ressentez et vous offrira le soutien dont vous avez besoin.

Soyez préparé

Ce ne sont pas toutes les personnes que vous côtoyez qui possèdent les qualités requises pour offrir du soutien émotionnel. Cela ne signifie pas que ces personnes ne vous aiment pas. Elles peuvent simplement avoir leurs propres difficultés sur le plan émotionnel ou ne pas avoir les compétences essentielles pour supporter le poids de vos besoins.

Prendre conscience de ce fait pourra vous aider à atténuer toute déception que vous pourriez être amené à vivre.

Je savais que certains amis qui faisaient partie de ma vie depuis longtemps ne seraient pas doués pour m’offrir du soutien émotionnel. Au début, j’étais déçue, j’avais l’impression que ces amis me laissaient tomber. Mon mari m’a toutefois aidée à trouver des tâches à leur attribuer, comme planifier les repas, communiquer de l’information au sujet de mon traitement ou s’occuper de mon chien. Ces tâches pratiques leur ont permis de me montrer qu’ils tenaient à moi, d’une autre façon.

Si une personne n’est pas en mesure d’offrir du soutien émotionnel, n’abandonnez pas! Vous ne pourrez peut-être pas vous appuyer sur elle pour le soutien émotionnel, mais vous pourrez compter sur elle pour d’autres besoins comme prendre soin des enfants, faire les courses ou assurer le transport à vos rendez-vous de traitement.

Évitez de tourner autour du pot

Une fois que vous aurez trouvé les personnes qui formeront votre réseau de soutien, soyez honnête. N’oubliez pas que votre maladie, ce n’est pas vous.

N’essayez pas d’édulcorer la description de ce que vous ressentez ou de minimiser vos besoins. Vos amis et les membres de votre famille ne pourront connaître vos besoins et la gravité de la situation que si vous leur fournissez l’information.

Une amie avec qui je travaille, qui avait elle aussi des problèmes de santé mentale, est devenue ma bouée de sauvetage. Je me rendais dans son bureau, fermais la porte et pouvais lui expliquer que mon moral était au plus bas et que j’avais besoin de pleurer. J’avais besoin qu’on me dise que tout irait bien et que je m’en sortirais. Elle a été mon roc alors que je vivais des moments difficiles.

Aidez les autres à vous aider

Il peut être difficile de comprendre les symptômes et l’épreuve que vous supportez. Une personne qui n’a jamais elle-même vécu une dépression ou n’en a pas été témoin chez un proche pourrait être incapable de savoir comment vous épauler.

Parlez de ce que vous vivez avec vos proches, remettez-leur de la documentation sur votre maladie et orientez-les vers d’autres ressources afin de les aider à développer leurs compétences en matière de soutien.

Mon mari et moi savions que les gens nous poseraient beaucoup de questions au sujet du traitement et nous demanderaient des nouvelles. Nous avons donc rédigé avec soin un message à l’intention de nos amis et des membres de notre famille afin de leur expliquer ce que je vivais et ce qu’ils pouvaient faire pour aider. Nous avons également précisé les éléments qui n’étaient pas utiles. Par exemple, je détestais parler au téléphone, mais j’aimais qu’on m’envoie des messages texte ou des lettres. En exprimant clairement mes besoins à mes proches, je leur permettais de m’offrir le soutien qui me convenait.

Fournissez des outils à vos proches

Réfléchissez à ce dont vous avez besoin à un moment donné, puis demandez-le.

Vous avez peut-être besoin que quelqu’un vous écoute ou d’une épaule sur laquelle verser des larmes. Vous avez peut-être seulement besoin de vous distraire ou souhaitez simplement que les membres de votre réseau de soutien se montrent sensibles et attentionnés.

N’oubliez pas que vous êtes entièrement libre de vous confier ou non. Vous pouvez vous livrer entièrement ou avec réserve, faites comme bon vous semble.

Quoi qu’il en soit, ne soyez pas timide et laissez aux personnes qui vous entourent la chance d’être là pour vous. Vous verrez peut-être votre réseau de soutien s’étendre tandis que vous traversez cette épreuve.

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