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Traverser une crise un jour à la fois

Getty Images / Moyo Studio

Il y a quelques années de cela, j’ai fait une crise cardiaque, ce qui m’a conduit à lutter contre l’anxiété et la dépression. Depuis, j’ai consacré beaucoup de temps et d’effort à trouver des stratégies pour y faire face. L’une d’entre elles a été de consulter un professionnel de la santé mentale.

Le simple fait de penser que je suis en train d’avoir des symptômes de crise cardiaque peut suffire à déclencher une crise de panique et dès lors, il peut s’écouler plusieurs heures, voire plusieurs jours avant que je ne retrouve mon équilibre. Pour moi, cela fait partie du cours normal des choses.

Mais avec la pandémie mondiale qui détruit nos vies et, dans son sillage, nos moyens d’existence, rien n’est normal.

La panique nous a, semble-t-il, tous gagnés.

Ce billet traite des habiletés et des outils que j’ai développés pour maîtriser ma propre anxiété cardiaque et que j’utilise à présent pour composer avec une véritable catastrophe mondiale.

Identifier la pensée catastrophique et y faire face

La veille de ma crise cardiaque, j’étais à l’hôpital, souffrant de douleurs à la poitrine et refusant toujours d’admettre que quelque chose n’allait pas. Je me souviens avoir dit à l’infirmière ce que je prévoyais faire le lendemain et durant la semaine de travail qui m’attendait, quand tout à coup, me regardant droit dans les yeux, elle m’interrompit en disant : « Pour le moment, vous vous projetez beaucoup trop loin dans l’avenir. »

Ce qu’elle essayait de me dire, c’était de me concentrer non pas uniquement sur ma situation présente, mais d’envisager mon avenir 24 heures à la fois. Ce fut ma première leçon de changement de perspective. Une leçon qui m’a amené plus tard à comprendre le concept de pensée catastrophique et comment s’en éloigner.

La pensée catastrophique, c’est quand on se dit que le pire qui peut arriver va se produire. On a l’impression que c’est quelque chose d’inévitable. Mais lorsqu’on aborde son avenir en plus petits fragments et qu’on pense en termes de relation inverse, on arrive peu à peu à se défaire de ce sentiment.

Dans mon cas, cela consiste encore une fois à envisager mon emploi du temps une seule journée à la fois, une heure après l’autre. De cette manière, je sais toujours ce qui m’attend ensuite, ce qui atténue un peu l’incertitude quant à une éventuelle catastrophe réelle.

Penser en termes de relation inverse, c’est se dire par exemple qu’on a 75 % de chances de ne pas être du nombre lorsque les statistiques mentionnent que le risque de récidive est 25 % plus élevé chez les personnes qui ont eu une première crise cardiaque. C’est choisir d’envisager l’avenir en pensant à ce qui peut aller bien plutôt que mal.

Voici quelques-unes de mes stratégies pour éviter de penser en termes de catastrophe et rester centré sur le moment présent.

Faire de l’exercice

Nul besoin de jouer les héros ou les gladiateurs. De simples activités comme aller se promener tous les jours, faire un certain nombre de pas ou monter les marches suffisent. En ce qui me concerne, je fais de la course, je lève des poids et j’enfourche mon vélo stationnaire. Et une fois par semaine, je fais une séance de yoga.

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Le gym est fermé? Aucun problème. Utilisez les objets qui sont à votre portée.

Faire de la méditation

S’il y a quelque chose qui m’a donné du fil à retordre, c’est bien la méditation. J’ai toujours été un gars plutôt traditionnel – pas trop chaleureux ni du genre qu’on a envie de prendre dans ses bras… La méditation pour moi c’était, disons, pas vraiment mon style. Mais j’ai lu en quelque part qu’en plus de réduire l’anxiété, la méditation peut avoir des effets bénéfiques lorsqu’on a survécu à une crise cardiaque. Maintenant j’en fais tous les jours. Assis par terre, ou peu importe où en fait, j’écoute ma respiration, je laisse mon esprit vagabonder à sa guise, puis je me concentre de nouveau sur ma respiration. Pour moi, la méditation, c’est ainsi que je la pratique. Avec le temps, cela m’a aidé à ne plus fixer mon attention sur le feu qui fait rage et à envisager des scénarios plus calmes.

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La méditation de pleine conscience m’aide à diminuer mon anxiété.

Prendre contact avec ses amis

Ça non plus, ce n’était pas mon fort dans le passé. Mais le travail que j’ai effectué avec mon thérapeute au cours des cinq dernières années m’a aidé en ce sens. J’ai dû apprendre à devenir vulnérable et ouvert, non seulement vis-à-vis de mes amis de gars, mais aussi de la gent féminine.

Je me suis aperçu qu’en raison de ma négligence, certaines de mes amitiés s’étaient réduites à peau de chagrin. Il m’a fallu du temps pour les reconquérir, mais mes efforts ont porté fruit. En ces temps de pandémie, retrouver des amis a été vital pour briser l’isolement. Et ce qui est bien, c’est qu’il suffit d’un seul coup de fil. Appelez vos amis et écoutez ce qu’ils ont à dire avec compassion, empathie et honnêteté. C’est tout ce que ça prend. Tout comme la méditation, plus on s’y met, plus c’est facile.

Demander de l’aide

Voilà une autre chose qui n’a pas été facile à faire, mais qui en a totalement valu le coup. Même en ces temps, on peut trouver de l’aide en ligne. Certains sites de counseling sont gratuits, d’autres non. Quoi qu’il en soit, avoir le courage d’admettre que vous avez besoin d’aide est l’une des meilleures choses que vous puissiez faire pour votre santé. Lorsque j’ai commencé à travailler avec mon premier médecin, j’ai dû apprendre à me sentir à l’aise de parler de mes émotions et d’afficher mes sentiments ouvertement. Ça ne me plaisait pas trop au début, mais c’est devenu plus facile avec le temps. Aujourd’hui, au lieu de refouler mes émotions, je suis plus enclin qu’avant à en parler. Ça aide.

Tout ramener à une échelle quotidienne

J’ai parlé de ça plus tôt. C’est une chose que je fais en me concentrant sur ma routine de la journée. À un moment, j’en suis même venu à me bâtir un horaire en faisant des marques sur mon calendrier. Cela aide lorsqu’on a le cerveau surchargé. À ma sortie de l’hôpital, après ma crise cardiaque, j’étais dans l’incertitude la plus totale. Ma vie entière a changé en deux semaines.

En ces temps de pandémie, le même principe s’applique : se concentrer sur l’ici et le maintenant. Si votre routine consiste à vous lever, à prendre votre douche, faire votre café, vous habiller puis lire vos courriels et ainsi de suite, continuez à le faire et restez concentré. Cela vous aidera à sentir que les choses continuent de manière normale même si votre environnement vous est devenu étranger.

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Le service de ramassage de l’épicerie permet de réduire l’exposition des travailleurs essentiels.

Le sommeil

Encore une chose qui a l’air simple, mais lorsque vous vous réveillez en sursaut au beau milieu de la nuit et que la peur de faire une crise cardiaque, de perdre votre emploi ou de tomber malade vous envahit, eh bien, c’est là que ça commence à être problématique.

En général, je fais ma méditation avant d’aller au lit, afin de ralentir ma respiration et ma fréquence cardiaque. Cela aide, pour ainsi dire, à préparer le terrain. Une autre chose aussi, je ne prends pas mon téléphone avec moi lorsque je vais dormir et je n’utilise pas l’ordinateur passé 21 heures, afin de réduire mon exposition à la lumière bleue qui, semblerait-il, cause des ravages sur la capacité à s’endormir.

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Lorsqu’il est temps de « rentrer », rangez tous vos trucs de bureau.

Là encore, c’est une combinaison de petites choses arrangées sous forme de routine qui vous aide à améliorer graduellement votre qualité de vie. Auparavant, je dormais généralement entre quatre et cinq heures par nuit. À présent, ma montre m’indique que je dors en moyenne entre sept et huit heures par nuit, et mon sommeil est bien réparti entre sommeil profond, léger et paradoxal. J’ai aussi remarqué que ma fréquence cardiaque ralentissait à mesure que mon sommeil s’améliore.

Le fin mot de l’histoire

On se doit à nous-mêmes de ne pas perdre espoir. Que ce soit après une crise cardiaque ou pendant une catastrophe mondiale. Nous pouvons choisir de nous laisser submerger par les événements ou nous pouvons choisir de reprendre le contrôle. De nous réapproprier nos vies, pour ainsi dire. Est-ce une chose difficile à faire? Ça peut l’être. Est-ce que ça en vaut le coup? Absolument!

Réfléchissez à votre vie en termes de vingt-quatre heures à la fois et trouvez ce qui fonctionne pour vous. Adhérez à votre routine et conservez votre équilibre. Commencez par de petites choses et attendez d’en avoir la capacité avant de faire d’autres changements dans votre vie. Il n’y a rien qui presse. Peu à peu, vous vous sentirez plus assuré, comme ce fut le cas pour moi, et la vie reprendra son cours, moins terrifiante et plus épanouissante.

Bonne chance à tous. Gardez espoir, même dans les heures les plus sombres.

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